Les analogues de GLP-1 sont les nouveaux médicaments miracles si on en croit la presse internationale. Actuellement, ils ont pour indication le traitement du diabete de type 2 et la perte de poids du patient obèse. Mais, plusieurs utilisations hors AMM voient le jour: traitement de la steatose hépatique, traitement de l’insuffisance rénale chronique. Les addictilogues se penchent aussi sur le sujet .
C’est très bien, et je vais pas parler du bien fondé des différentes indications.
Par contre, il ne faut pas oublier que tout médicament comporte un risque, et c’est la balance entre le bénéfice et le risque qui permet d’utiliser un médicament dans une indication.
Les analogues de GLP-1
Il existe 5 médicaments disponible en France pour le moment : trois ont une indication pour le traitement du diabete de type 2 (Victoza, Trulicity, et Ozempic) et deux ont une indication pour la perte de poids du patient obèse (Saxenda et Wegovy)
Les effets indésirables
On ne va parler que des principaux:
- La pancréatite aigue
- Les troubles digestifs
- Les troubles de l’humeur.
La pancréatite aigue.
Elle reste rare, et est spontanément résolutive à l’arrêt du traitement.
La seule facon de limiter le risque est de respecter l’augmentation progressive des doses.
Pour le Wegovy, comme pour le Trulicity, et le Ozempic, l’augmentation de dose de fait de façon mensuelle.
Les symptômes d’une pancréatite sont:
- Des douleurs abdominales intenses pouvant irradier dans le dos
- Nausées et vomissement
- Ileus (paralysie des intestins)
Ce ne sont pas des symptômes qui pourraient ne pas se voir, donc pas d’inquiétude. Si cela arrive, il faudra arrêter son traitement et prévenir son medecin traitant.
Les troubles digestifs.
Même si le mécanisme d’action des analogues de GLP-1 n’est mas totalement connu, on sait qu’ils entrainent un ralentissement de la vidange gastrique. L’estomac se vide plus lentement, donc la satiété est plus rapidement atteinte.
Par contre, il y a souvent quelques nausées au début de traitement, surtout si on se force à manger. Donc la règle, c’est de s’arrêter de manger si on a plus faim! (Et, pour une fois, on ne finira pas son assiette !)
L’autre trouble digestif est la constipation, qui pourra aller jusqu’à l’ileus. Pour limiter le risque, il faudra augmenter les doses en fonction des symptômes. Si vous ne tolérez pas le dosage supérieur, prévenez votre médecin et repassez au dosage inférieur .
De même, il faudra s’assurer d’une alimentation équilibrée et riche en fibre. L’hydratation est elle aussi essentielle.
Au besoin, vous pourrez prendre des laxatifs type Macrogol (Forlax, Movicol, Transipeg) le temps que le transit se normalise, ainsi que des compléments alimentaires riches en fibres.
Les troubles de l’humeur
Ils sont fréquents lorsqu’on entame un régime alimentaire hypocalorique. Il y a plusieurs raisons à cela, mais la plus simple est que l’alimentation a un effet anxiolytique. Quand on est stressé, on mange! (Ça viendrait de notre tendre enfance, ou on avait le droit à un biberon dés qu’on pleurait!)
Il n’est mas exclu que les GLP-1 augmente cet effet. Donc, comme precedement, il faudra veiller a augmenter tranquillement les doses, et ne pas hésiter à en parler à son medecin pour revenir au palier précédent si ça ne va pas.
Il faudra aussi être vigilant sur les apports protéiques pour limiter la perte musculaire, ainsi que sur les vitamines B12 et D. (Les patients obèses étant déjà fréquemment en carence )
Pour conclure, et vous rassurer un peu aussi, les analogues de GLP-1 sont des médicaments qui sont dans l’ensemble très bien tolérés. Il faut surtout se rappeler que l’objectif est de réguler en douceur, et que selon les patients, les escalades des doses pourront prendre plus de temps.
Ce sont des traitements longs, donc on a le temps!
Par contre, pour toutes les indications (officielles ou non), l’alimentation, comme l’activité physique font parties intégrantes du traitement. Et oui, le médicament miracle n’existe pas.
